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10 mai 2007

Michel Sardou-1970

Auprès de ma tombe

Au soir de notre amour,
Quand tu seras bien vieille
Et quand j'aurai aussi
Des rides autour des yeux,
Je sais qu'au fond de moi,
Au plus près de ma tombe,
Je souffrirai du mal
De ne plus faire l'amour.

Au soir de notre vie,
Quand nous serons deux ombres
Et quand nos corps flétris
S'endormiront encore,
Je sais qu'au fond de moi,
Au plus près de ma tombe,
Je souffrirai du mal
De te vouloir encore.

Et quand, les mains croisées,
Je serai seul et sombre
A compter les années
Que je n'ai pas dormi,
Je sais qu'au fond de moi,
Au plus près de ma tombe,
Je souffrirai surtout
De ne plus être un homme...
Un homme.

Les bals populaires

Dans les bals populaires,
L'ouvrier parisien,
La casquette en arrière,
Tourne tourne tourne bien.
Dans les bals populaires,
Les "raquel" du sam'di,
Du bleu sur les paupières,
Tournent tournent tournent aussi.

Mais là-bas, près du comptoir en bois,
Nous on n'danse pas...

On est Ià pour boire un coup,
On est là pour faire les fous
Et pour se reboire un coup
Et pas payer nos verres,
Pour boire un coup
Et j'dirais même un bon coup
Et rigoler entre nous
Sur des airs populaires,
Sur des airs populaires.

Dans les bals populaires,
Quand l'accordéon joue
Le tango des grand-mères,
Elles dansent entre elles
Et l'on s'en fout.
Dans les bals populaires,
On chante un peu c'qu'on veut.
Moins on fait de manières,
Et plus ça tourne tourne mieux.

Mais là-bas, près du comptoir en bois,
Nous on n'danse pas...

On est Ià pour boire un coup,
On est là pour faire les fous
Et pour se reboire un coup
Et pas payer nos verres,
Pour boire un coup
Et j'dirais même un bon coup
Et rigoler entre nous
Sur des airs populaires,
Sur des airs populaires.

Dans les bals populaires,
Chacun veut sa chanson.
L'orchestre joue c'qu'il sait faire.
Ça tourne tourne plus ou moins rond.
Dans les bals populaires,
Quand le barman s'endort,
Même après la dernière,
Ça tourne tourne tourne encore.

Mais là-bas, près du comptoir en bois,
Nous on n'danse pas...

On est Ià pour boire un coup,
On est là pour faire les fous
Et pour se reboire un coup
Et pas payer nos verres,
Pour boire un coup
Et j'dirais même un bon coup
Et rigoler entre nous
Sur des airs populaires,
Sur des airs populaires.

On est Ià pour boire un coup,
On est là pour faire les fous
Et pour se reboire un coup
Et pas payer nos verres.

Quelques mots d'amour

Quand les jours se font
De plus en plus longs,
De plus en plus gris,
Quand les filles s'étonnent
De trouver des hommes
Couchés dans leur lit,
Quand elles ont aimé sans plaisir,
Elles sont les premières a souffrir
Pour quelques mots,

Quelques mots d'amour
Qu'elles ont crus un jour,
Avant d'être femmes,
Avant d'être aimées,
Quelques mots d'amour
Qu'on leur dit toujours
Pour sécher leurs larmes,
Quand on ne sait plus
Quoi inventer,

Quand elles ont des chaînes
Qui les blessent et les tiennent,
Et les crucifient.
Quand leurs cris s'éteignent
Parce que le cœur saigne,
Parce qu'elles ont envie,
Parce qu'elles voudraient
S'entendre dire,
Juste avant le dernier soupir,
Ces quelques mots,

Quelques mots d'amour
Qu'elles ont crus un jour,
Avant d'être femmes,
Avant d'être aimées,
Quelques mots d'amour
Qu'on leur dit toujours
Pour sécher leurs larmes,
Quand on ne sait plus
Quoi inventer.

La neige

Un musicien assassinait Mozart
Dans un café de Varsovie.

La neige,
La neige
Etait recouverte de boue.
La neige,
La neige
Faisait un grand silence autour de nous.

Qu'est-ce que je fous dans ce café de Varsovie
En plein hiver, en pleine nuit ?
Personne ne sait ni d'où je viens ni qui je suis.
Un peu perdu et mort de froid,
Un peu ému comme autrefois,
Personne ne sait ce que j'ai fait de Varsovie.

La neige,
La neige
Etait recouverte de boue.
La neige,
La neige
Faisait un grand silence autour de nous...

Elle est entrée dans ce café de Varsovie,
Un peu changée, un peu vieillie.
Elle regardait si on ne l'avait pas suivie.
Elle ressemblait à mon passé.
Il me semblait l'avoir aimée.
Personne ne sait ce qu'elle était à Varsovie.

Sa robe,
Sa robe
Etait recouverte de boue.
Sa robe,
Sa robe
Etait déchirée jusqu'à ses genoux.

On est sortis de ce café de Varsovie.
Elle est partie. Je suis parti
Et les années qui se sont écoulées depuis
Ne m'ont jamais dit le pourquoi
De ce grand vide au fond de moi.
Mais qu'est-ce que j'ai fait cette nuit-là à Varsovie ?

La neige,
La neige
Etait recouverte de boue.
La neige,
La neige
A laissé le silence autour de nous.

Un musicien assassinait Mozart dans un café de Varsovie.

Les dimanches

On dit : "Je t'aime.",
Ou mieux : "Je t'aimerai longtemps.",
Ou mieux encore : "Je t'aimerai toujours.",
Ou, de mieux en mieux : "Je meurs d'amour.".
On les respecte
Pour qu'elles ne soient pas effrayées.
On se casse la tête
A trouver des mots-clefs
Mais elles ne comprennent pas toujours
Et l'on dort seul avec...
Son dernier mot d'amour.

Qu'est ce qu'on s'emmerde le dimanche
Quand il s'agit pour nous
De leur prouver qu'elles sont jolies
Qu'elles ont de la branche,
De douces mains, de petits pieds.
Qu'est-ce qu'on s'emmerde le dimanche,
Quand il s'agit de les ensorceler.

On s'habille comme des lords,
Super costumes et tout,
La panoplie du parfait gentilhomme,
On met l'paquet on met la gomme.
Pour compléter le bluff,
Un carnet d'chèque tout neuf.
On s'casse la tête
A trouver des gadgets
Mais elles ne comprennent pas toujours
Et l'on dort seul avec...
Son dernier mot d'amour.

Qu'est-ce qu'on s'emmerde le dimanche
Quand il s'agit pour nous de persuader
Marie-Hélène ou Marie-Blanche
Qu'on va les prendre à la télé.
Qu'est-ce qu'on s'emmerde le dimanche
Quand il s'agit de les ensorceler.

Qu'est-ce qu'on s'emmerde le dimanche
Quand il s'agit pour nous de décrocher
Un oiseau rare, une paire de hanches,
Une paire de mains, une paire de pieds.
Qu'est-ce qu'on s'emmerde le dimanche
Quand il s'agit pour nous de rigoler.

Et mourir de plaisir

Et mourir de plaisir.
Et mourir de plaisir.
Et mourir de plaisir.

Poser les mains sur un visage,
Vouloir et ne pas oser
Puis s'aventurer davantage
Au risque de tout briser,
Souffrir à force de s'étreindre
Et se confondre dans la nuit,
Souffrir sans gémir ou se plaindre
Sans un cri.

Et mourir de plaisir.
Et mourir de plaisir.

S'étendre à demi-mort de peur,
Se réchauffer par des mots,
Des mots qui retiennent les heures
Et sans trouver le repos,
Souffrir à force de s'attendre
Et tomber jusqu'à l'agonie,
Souffrir encore plus et se rendre
Dans un cri.

Et mourir de plaisir.
Et mourir de plaisir.

Et dormir.
Et dormir.

Restera-t-il encore ?

Un soleil pâlissant jette encore sa lumière
Sur un oiseau errant
Qui fuit devant l'hiver.
Au retour de l'automne,
Feras-tu comme l'oiseau
Qui s'envole et s'étonne
De me voir de si haut ?

Restera-t-il encore
Un peu de notre amour
Au premier vent du nord,
Aux premiers mauvais jours ?
Restera-t-il demain
Un peu de ton sourire ?
L'oiseau s'en va si loin.
Saura-t-il revenir ?

Restera-t-il enfin
Quelque chose de nous
Lorsque les feuilles d'automne
Recouvriront l'été ?
Rassemblant tous les hommes
Autour des cheminées,
Couché sous une pierre,
Bien à l'abri du vent,
Un oiseau solitaire
Dormira pour longtemps.

Restera-t-il encore
Un peu de notre amour
Au premier vent du nord,
Aux premiers mauvais jours ?
Restera-t-il demain
Un peu de ton sourire ?
L'oiseau s'en va si loin.
Saura-t-il revenir ?

Restera-t-il enfin
Quelque chose de nous ?
Restera-t-il un jour
Quelque chose de nous ?

J'habite en France

Y'en a qui disent que les Français
Vivent d'amour et de vin frais
Et que toutes les filles d'ici
Habitent au Casino d'Paris.
Y'en a qui pensent que le champagne
Sort des gargouilles de Notre-Dame
Et qu'entre deux Alka-Seltzers,
On s'balade la culotte en l'air.
A les entendre on croirait bien
Qu'on est pinté tous les matins.

Mais voilà : j'habite en France
Et la France c'est pas du tout c'qu'on dit.
Si les Français se plaignent parfois,
C'est pas d'la gueule de bois.
C'est en France qu'il y a Paris
Mais la France c'est aussi un pays
Où y a quand même pas cinquante millions d'abrutis.

Y'en a qui pensent que notre musique
Balance comme une bière de Munich,
Que toutes nos danseuses ont la classe
Mais swinguent à côté d'leurs godasses.
Y'en a qui disent qu'il y a sûrement
Deux trois cafés par habitant,
Que nos rythmiques sont des fanfares,
Nos succès des chansons à boire.
A les entendre, on croirait bien
Qu'en France il n'y a pas d'musiciens.

Mais voilà : j'habite en France
Et la France c'est pas du tout c'qu'on dit.
Si les Français se plaignent parfois,
C'est pas d'la gueule de bois.
C'est en France qu'il y a Paris
Mais la France c'est aussi un pays
Où y a quand même pas cinquante millions d'abrutis.

Y'en a qui pensent, et c'est certain,
Que les Français se défendent bien.
Toutes les femmes sont là pour le dire :
On les fait mourir de plaisir.
A les entendre on croirait bien
Qu'y a qu'les Français qui font ça bien.

C'est pourquoi j'habite en France
Et la France c'est beaucoup mieux qu'c'qu'on dit.
Si elles rêvent d'habiter chez moi,
C'est qu'il y a de quoi.
C'est pourquoi j'habite en France
Et la France c'est beaucoup mieux qu'c'qu'on dit.
Si elles rêvent d'habiter chez moi,
C'est qu'il y a de quoi.

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