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13 mai 2007

Michel Sardou-2004

Ce n'est qu'un jeu

Les mouchoirs de dentelles sur le parquet des hommes
Les promesses habituelles d'un corps qui s'abandonne
Les mots d'amour gravés sur l'écorce d'un chêne

Les médaillons dorés sous les eaux des fontaines
Tous ces regards volés, ces mouvements de cheveux
Aimer, se faire aimer, jouer avec le feu

Ce n'est qu'un jeu, un jeu, un jeu
De l'amour, du hasard, c'est un jeu dangereux
Mais c'est un jeu, un jeu, un jeu
Dans les règles de l'art, scène du temps et du lieu
Ce n'est qu'un jeu

Un rendez-vous secret que l'on donne à voix basse
Tous les baisers discrets échangés dans les glaces
Ces attentes, ces retards, ce rien de jalousie

Se cacher comme une star, loin des paparazzis
Et ces corps qui se frôlent, ce frisson inconnu
Se croire le premier rôle du plaisir défendu

Ce n'est qu'un jeu, un jeu, un jeu
De l'amour, du hasard, c'est un jeu dangereux
Mais c'est un jeu, un jeu, un jeu
Dans les règles de l'art, scène du temps et du lieu
Ce n'est qu'un jeu

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13 mai 2007

Michel Sardou-1997

C'est pas du Brahms 

Cette année-là,
Dans quel été j'étais,
Dans quel état ?
Un slow passait,
Un titre anglais.
Ce qu'il disait,
Nous ne le comprenions pas.
C'était une voix sur un piano,
Un bord de caisse pour le tempo,
Une chanson tendre
Qu'on aime entendre, qui sait,
Cent tois par jour.
Naturellement, chanson d'amour,
Chanson qui rime, évidemment,
Et qui ne dit rien d'important.
C'est pas du Brahms
Qu'Humphrey Bogart,
Pris de cafard,
Réclame à Sam.
C'est une chanson sans importance
Qui n'a un sens
Que tard le soir.
C'est pas du Brahms
Qu'on a dansé
La première fois
Qu'on s'est trouvés.
C'est une histoire
Vieille comme le monde
Comme elle se ferait teindre en blonde
Et qu'on n'a jamais oubliée.
Wouap dou wouap,
C'est pas du Brahms
Qu'on a voulu,
La première nuit
Qu'on s'est connus.
C'est une chanson très inférieure
De celles qui marquent en profondeur,
De celles qu'on n'oublie jamais plus.
Wouap dou wouap,
C'est pas du Brahms
Qu'Humphrey Bogart,
Pris de cafard,
Réclame à Sam.
Juste une chanson
Sans conséquence
Qui prend un sens
Que tard le soir.
C'est pas du Brahms
Qu'on a chanté
La nuit où tu n'es pas rentrée.
C'est une histoire
Vieille comme le monde
Qui nous suit jusqu'au bout du monde,
Une chanson tendre
Qu'on aime entendre,
Qui sait,
Cent tois par jour,
Naturellement chanson d'amour.
 

Casino

J'ai eu des illusions
Et puis des certitudes
Et, comme au casino,
J'ai tout perdu d'un coup.
Le rouge au lieu du noir,
Le mauvais numéro,
Le quart d'heure du chanceux
Et, tout à coup le trou.
Lorsque j'étais enfant,
J'étais admiratif.
On me croyait idiot
Parce qu'inoffensif.
C'est comme au casino :
Deux paires, c'est rien du tout
Mais ça ramasse un pot
Et beaucoup de jaloux
Et puis j'ai joué l'amour,
Un jeu épouvantable.
J'ai misé sur toujours
Et banco sur la table,
Mais, comme au casino,
La boule va où elle veut.
Le tapis était vert,
Elle avait les yeux bleus.
A n'importe quel âge,
La gloire est un problème.
On le résout toujours
En brûlant ceux qu'on aime.
C'est comme au casino.
On joue la martingale
Et puis sort le zéro
Et le rideau final,
Et puis sort le zéro
Et le rideau final.

13 mai 2007

Michel Sardou-1990

Au nom du père

Parfums d'ambre solaire
Et de surah créole,
Un voilier dans l'estuaire,
Un navire espagnol,
La barrière de nuages
Et rien après la mer,
Quelquefois des mirages,
Certains soirs des chimères.

Au nom du Père,
Tu es chrétien,
Tu es le frère
De ton prochain.
Si tu le sers,
Si tu le crains,
Tu iras.

Dans la maison du Dieu fait homme,
Au nom du Fils, tu es ma bonne,
Mise au service de ta patronne.
Allélu alléluia.

Les églises de Louisiane,
Le bâton des sorciers,
Le bois des sarbacanes,
S'envolent en croix brûlées.
Allélu Alléluia.
Alléluia.

Aux orgues du dimanche,
Aux sermons du pasteur,
Les femmes ont dans les hanches
Une religion d'ailleurs.
Allélu Alléluia.
Alléluia.

Dans la maison du Dieu fait homme,
Au nom du fils, on emprisonne.
Dans la police, il y a nos hommes.
Allélu Alléluia.

La chair est faible
Et sable fin.
On est de glèbe.
On a besoin
Qu'le ciel nous aide.
S'il y a quelqu'un,
S'il nous voit.

Au paradis des blancs manteaux,
Personne n'est sorti du tombeau.
Une autre vie, c'est du pipeau.
Allélu Ailéluia.
Alléluia.

Autobus de couleurs,
De couleurs séparées,
Les chants de la douleur
Aux prières mélangés.
Allélu Alléluia.

Les prisons se libèrent,
Des hommes et des idées.
Il ne reste en enfer
Qu'un rêve à baptiser.
Allélu Alléluia.

Au nom du Père,
Tu es quelqu'un
Frère de ton frère,
De ton prochain,
Quelque soit l'endroit
D'où l'on vient.
Alléluia.

Tu es né l'enfant d'une femme
Aux seins sucrés, au ventre calme.
Paix à ses cendres et à son âme.
Allélu Alléluia.
Alléluia.

13 mai 2007

Michel Sardou-1988

Attention les enfants... danger

Ma chère Mamie,
Je passe de bonnes vacances. Il fait très beau
Et la nouvelle fiancée de Papa me plaît beaucoup.
Elle est très jolie et pas tellement plus vieille que moi.
Depuis qu'elle est à la maison,
Papa n'a plus un seul cheveu blanc.


Attention les enfants, danger :
Il y a des papas paumés.
Il suffit d'un courant d'air,
Deux seins sous un pull-over
Et tout peut arriver.
Attention les enfants : méfiance.
J'ai promis des mensonges immenses.
Vous en avez d'exemplaires,
Mais au pays des faussaires
J'ai des années d'avance.

Attention les enfants, courage.
J'envoie des signaux, des messages.
Même si c'est un ouragan,
Cyclone autour d'un divan,
C'est quand même un naufrage.
Attention les enfants, courage.

Ma chère Mamie,
Je ne t'enverrai pas cette lettre. Je viendrai
Te l'apporter moi-même. La jolie fiancée de papa
Est partie ce matin avec toutes ses valises.
Il a décidé que les vacances étaient finies.
Nous rentrerons tous ce soir. J'ai l'impression qu'il est
Content. Il recommence à ne plus se raser.


Attention les enfants, danger :
Il y a des papas paumés.
Un chagrin supplémentaire,
Une déprime involontaire
Et tout peut arriver.
Attention les enfants... prudence.
J'ai couru des voyages immenses.
Il a suffi d'un soupir
Pour faire pencher le navire.
Attention les enfants... méfiance.

13 mai 2007

Michel Sardou-1984

Atmosphères

L'idée qu'il y ait un Bon Dieu, qu'il n'y en ait pas,
Un flic au commissariat,
Une République, un syndicat,
Qu'il y ait un bout du tunnel, qu'il n'y en ait pas,
Une mère pour pleurer sur moi,
Ça m'fait d'la peine mais je n'y pense pas.

C'est d'quel côté la mer ?
À quelle heure est l'avion ?
Atmosphères, atmosphères,
J'ai le vol du bourdon.

L'idée qu'il y ait un camp du bien et du mal,
Une balance au tribunal,
Une étendue, un vertical,
Qu'il y ait des hommes assez fous pour croire tout ça,
Trouver du boulot pour moi,
Ça m'fait plaisir mais je n'y pense pas.

C'est d'quel côté la mer ?
A quelle heure est l'avion ?

J'suis dans un rocking-chair
En points de suspension.
C'est d'quel côté la mer ?
Mon passeport est bidon.
Atmosphères, atmosphères,
J'ai le vol du bourdon.

J'ai dans la tête des rêv'ries d'enfant qui planent.
J'ai pas dû tirer l'gros lot.
J'tire jamais rien sauf des bécanes.
J'déboule en ville en visant bien les poubelles.
J'fais l'malin devant les filles,
Jamais les vraies, jamais les belles.

C'est d'quel côté la mer ?
A quelle heure est l'avion ?
Voyage en solitaire
Dans le bleu d'un lagon.
C'est d'quel côté la mer ?
Mon passeport est bidon.
Atmosphères, atmosphères,
J'ai le vol du bourdon.

C'est d'quel côté la mer ?
A quelle heure est l'avion ?
J'suis dans un rocking-chair
En points de suspension.
C'est par où la sortie ?
Faut qu'j'm'arrache en urgence.
Aux questions de survie,
J'ai une question d'avance.

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13 mai 2007

Michel Sardou-1982

Afrique adieu

Afrique adieu,
Belle Africa.
Où vont les eaux bleues
Du Tanganyika ?

Afrique adieu.
Ton cœur samba
Saigne autant qu'il peut.
Ton cœur s'en va.

Il pleut des oiseaux aux Antilles
Sur des forêts de magnolias.
Les seins dorés brûlants des filles
Passent à deux pas de mes dix doigts.

Des musiciens de Casamance
Aux marabouts de Pretoria,
C'est tout un peuple fou qui danse
Comme s'il allait mourir de joie.

Afrique adieu,
Belle Africa.
Où vont les eaux bleues
Du Tanganyika ?

Afrique adieu.
Ton cœur samba
Saigne autant qu'il peut.
Ton cœur s'en va.

Sur les étangs de Malawi,
La nuit résonne comme un signal.
C'est pour une fille de Nairobi
Qu'un tambour joue au Sénégal.

Et de Saint Louis à Yaoundé,
Des lacs salés au vieux Kenya,
C'est tout un peuple qui va danser
Comme s'il allait mourir de joie.

Afrique adieu.
Tes masques de bois
N'ont plus dans leurs yeux
L'éclair d'autrefois.

Afrique adieu.
Là où tu iras,
Les esprits du feu
Danseront pour toi.

Afrique adieu,
Belle Africa.
Où vont les eaux bleues
Du Tanganyika ?

Afrique adieu.
Ton cœur samba
Saigne autant qu'il peut.
Ton cœur s'en va.

13 mai 2007

Michel Sardou-1983

À l'italienne 

Chante-nous une chanson, l'Artiste,
Une chanson d'homme, une chanson triste,
Avec une voix à l'italienne,
Une voix brisée, presqu'inhumaine,
Qui jaillirait des profondeurs,
Qui nous enflamme l'âme et le cœur.

Nous n'aurons connu qu'un seul hiver.
Adieu mon ciel adieu ma terre.
Chacun peut partir où il veut.

Nous aurons brûlé la dernière heure.
Adieu mon corps, adieu mon cœur.
Bonjour les jours qui sonnent creux.

Nous n'avons à craindre aucun remords.
Adieu ma vie, adieu ma mort.
La fin du monde est dans tes yeux.

C'est joli, l'Artiste
Mais c'est un peu triste
Pour une chanson d'amour.
Dis-nous les mots tendres
Qu'une femme veut entendre
Dans certains lieux, à certaines heures.

A quoi bon parler de nos victoires,
De nos promesses dérisoires.
Que chacun s'en aille où il veut.

A quoi bon sortir les vieux sourires,
Les mots usés qui font mentir.
La fin du monde est dans nos yeux.

Nous n'aurons connu qu'un seul hiver.
Adieu mon ciel, adieu ma terre...
 

Bière et fraulein

Drôle de résidence secondaire :
J'peux même pas draguer l'infirmière.
J'traîne en pyjama des journées d'enfer.
Plus d'alcool, pas une cigarette,
Moi qui n'aime que les soirs de fête...
On m'donne une pilule pour passer la nuit,
Mais dans mes insomnies
Je suis :

Bière et Fräulein,
Nuits d'Hockenheim,
I want to hold your hand.
Je vais me faire la malle
De ce lit d'hôpital.
Bière et Fräulein,
Nuits d'Hockenheim,
Si jamais j'trouve la sortie,
A mourir pour mourir,
J'veux pas finir ici.

Paraîtrait que j'ai le cœur fragile,
La tension d'un vieillard débile.
Si j'ai l'cœur qui craque,
C'est pour un cognac.
Prise de sang, piqûre et radio :
J'ai l'impression d'leur faire un show.
C'toubib me rappelle un imprésario,
Mais dans mon scénario
Je suis :

Bière et Fräulein,
Nuits d'Hockenheim,
I want to hold your hand.
Je vais me faire la malle
De ce lit d'hôpital.
Bière et Fräulein,
Nuits d'Hockenheim,
Si jamais j'trouve la sortie,
A mourir pour mourir,
J'veux pas finir ici.

J'veux revoir ma femme, ma maison,
Mes copains de Dom Pérignon.
J'veux revoir mon chien, écrire des chansons.
Je veux du bordeaux sur la table,
Fumer des cigares formidables,
Terminer en croix au bout du repas,
Je n'suis jamais malade.

Bière et Fräulein,
Nuits d'Hockenheim,
I want to hold your hand.
Je vais me faire la malle
De ce lit d'hôpital.
Bière et Fräulein,
Nuits d'Hockenheim,
Si jamais j'trouve la sortie,
A mourir pour mourir,
J'veux pas finir ici.

13 mai 2007

Michel Sardou-1992

55 jours, 55 nuits

Et salut on s'en va.
Nos taxis sont en bas.
55 jours, 55 nuits,
Presque deux mois de vraie folie.

On a tous un amour sublime
Caché dans sa mémoire intime.
Chaque homme a sa musique à lui :
55 jours 55 nuits.

On a tous une passion perdue,
Un rêve qui n'est pas revenu,
Des souvenirs pour toute une vie :
55 jours 55 nuits

Et salut on s'en va.
Nos taxis sont en bas.
On fait comme on s'était promis :
Pas une minute après minuit.

Chacun reprend sa vie normale.
La parenthèse était géniale.
Le hasard ne revient jamais.
Personne ne pleure, tout l'monde le sait.

On a tous un amour sublime
Caché dans sa mémoire intime.
Chaque homme a sa musique à lui :
55 jours 55 nuits

On a tous une passion perdue,
Un rêve qui n'est pas revenu,
Des souvenirs pour toute une vie :
55 jours 55 nuits

13 mai 2007

Michel Sardou-2006

40 ans

J'ai quarante ans plutôt joli j'ai quarante ans
Et tout le temps qu'il faut pour voir passer ma vie
J'ai un métier, j'ai des amis et près de moi un homme la nuit.
Je suis heureux évidemment
Mais je n'ai jamais pris le temps
De lui faire un enfant
J'ai quarante ans je passe Noël chez mes parents.
Quand j'étais jeune et sans verrou j'ai quarante ans
J'y pensais pas beaucoup j'avais du temps pour tout
Et puis ce soir comme tous les soirs
Etendu près d'un homme la nuit
Un homme qui m'aime tout simplement
Mais je n'ai jamais pris le temps
De lui faire un enfant
J'ai quarante ans je passerai chez mes parents

J'ai quarante ans plutôt joli j'ai quarante ans
J'ai juste assez de temps pour voir passer ma vie
Mes amitiés elles sont parties
Et près de moi un homme s'ennuie
Un homme qui m'aime et qui attend
Que je décide d'avoir le temps
De lui faire un enfant
Et à Noël je ferrai venir ses parents
Et à Noël je ferrai venir ses parents

Allons danser 

Parlons d'abord d'égalité
Egalité des chances, égalité des droits
Pas celle qui plombe à la naissance
Parce que celle-là, c'est chacun pour soi
Parlons aussi fraternité
D'où que tu viennes, bienvenue chez moi
En sachant qu'il faut respecter
Ceux qui sont venus longtemps avant toi

Et puis allons danser
Pour oublier tout ça
Alllons danser
Personne n'y croit
Allons danser
Même sur n'importe quoi
Mais allons danser
Et ça ira

Dire aux hommes qu'ils se sont échoués
Q'on peut refaire sa vie plusieurs fois
Sans un mot, recommencer
Se prendre en charge et pas chargé d'état
Dire aux enfants qu'on va changer
L'éducation qu'ils ont par celle qu'il n'ont pas
Ajoutons qu'il faut travailler
Riche et celèbre, c'est comme un chèque en bois

Et puis allons danser
Pour oublier tout ça
Alllons danser
Personne n'y croit
Allons danser
Même sur n'importe quoi
Mais allons danser
Et ça ira

Parlons enfin des droits acquis
Alors que tout, tout passe ici bas
Il faudra bien qu'on en oublie
Sous peine de ne plus avoir de droits
Admettons enfin vous et moi
Que nous sommes tous des hypocrites
La vérité ne nous plaît pas
Alors on a le pays qu'on mérite

Et puis allons danser
Pour oublier tout ça
Alllons danser
Personne n'y croit
Allons danser
Même sur n'importe quoi
Mais allons danser
Et ça ira

Allons danser
Pour oublier tout ça
Alllons danser
Personne n'y croit
Allons danser
Même sur n'importe quoi
Mais allons danser
Et ça ira

Allons danser
Et ça ira
 

Beethoven

Au-delà du monde
Que quelqu'un réponde !
Martyre et guerrière
Violence ordinaire
Palais d'allégeance
Marché d'indulgence
Parmi tant de voix
Le silence est roi
Silence de la mer
Des nuits, d'un désert
Nos cris, nos combats
Qui les entendra ?

Le monde est sourd
Comme Beethoven
Sourd à l'amour
Hurlant sa haine
Hymne à la joie
Et requiem
Chacun pour soi
Et Dieu quand même.

Chef-d'oeuvre en poussière
Splendeur et misère
Fragile et immense
Orgueil, impuissance
Mensonge et mystère
Vengeance et colère
Dans la nuit des temps
Personne ne s'entend.

Le monde est sourd
Comme Beethoven
Sourd à l'amour
Hurlant sa haine
De Walkyrie
En wagnérienne
Tant de génie
Et Dieu quand même.

Et la vie passe en chantant
Harmonie, contretemps
Le monde est un infini poème.

Le monde est sourd
Comme Beethoven
Sourd à l'amour
Hurlant sa haine
Hymne à la joie
Et requiem
Chacun pour soi
Et Dieu quand même
Le monde est sourd
Comme Beethoven.

Ce qui s'offre 

C'est un homme qui en rencontre un autre
Et cet autre lui dit
Veux-tu m'accompagner moi
Je cherche un trésor

Quand on est seul tout seul dehors
On n'est pas très malin
On deviendrait l'apôtre
D'un peu n'importe qui
Et voilà l'homme qui suit
Cet autre qui lui dit

Je ne veux que ce qui s'offre
Un verre de vin une cigarette un sourire
Pas ce qu'on met dans les coffres
Les avoirs des avares les saphirs
Je ne veux que ce qui s'offre
Et dans les yeux des filles moi je lis l'avenir

Les deux hommes marchent et marchent
Et trois années entières
Ils ne mettent la main sur aucune richesse

Ils volent un peu mendient beaucoup
Sillonnent les paysages
Collectionnent les maîtresses
Sans trouver de rivières
Pour suspendre à leur cou
Et toujours l'autre dit

Je ne veux que ce qui s'offre
Un verre de vin une cigarette un sourire
Pas ce qu'on met dans les coffres
Les avoirs des avares les saphirs
Je ne veux que ce qui s'offre
Au fond des yeux des filles
Quand elles ont du plaisir

Un jour enfin je lui demande
Voilà trois ans que nous courons le monde
Tu me disais que tu cherchais de l'or
Il a ri
Il a dit le trésor
Mais c'est toi mon ami
Depuis trois ans ce trésor me suffit

Je ne veux que ce qui s'offre
Un verre de vin une cigarette un sourire
Pas ce qu'on met dans les coffres
Les avoirs des avares les saphirs
Je ne veux que ce qui s'offre
Et dans les yeux des filles moi je lis l'avenir

Je ne veux que ce qui s'offre
Un verre de vin une cigarette un sourire
Pas ce qu'on met dans les coffres
Les avoirs des avares les saphirs
Je ne veux que ce qui s'offre
Et l'amitié se donne comme l'air qu'on respire

Et dans les yeux des filles j'ai bâti mon empire
 

Cette chanson n'en est pas une

Cette chanson est la votre
Elle est entre vos mains
Mettez-y vos amours
Vos désirs vos chagrins
Tout ce que je n'ai pas écrit
Est dans les interlignes
C'est à vous d'y trouver
Ce que je n'ai pas dit

Et ce qui vous convient.

C'est ma voix qui la chante
Mais c'est toi qui l'entends
C'est à vous qu'elle s'adresse
Moi je n'suis pas dedans
Tout ce que j'n'ai pas écrit
Est dans les interlignes
C'est à vous d'y trouver
Ce que je n'ai pas dit

Et ce qui vous convient.

Toutes mes blondes étaient brunes
Et j'ai toujours menti
A vous d'en trouver une
Celle que je n'ai pas choisie
Ma vérité à moi
Sont des mots qui dérivent
Et elle existera
Quand vous les ferez vivre

Si on se comprend bien.

Cette chanson là n'en est pas une
Ecoute la et oublie la
Cette chanson là n'en est pas une
C'est vous qui l'écrivez pas moi.

13 mai 2007

Michel Sardou-1985

18 ans, 18 jours

Elle m'a joué, câline,
L'Acte Trois, le grand air,
L'harmonie mandoline,
L'envol des filles de Pair.

Et comme dans ce vieux film
Où il dit : "T'as d'beaux yeux."
Elle m'a dit "Embrassez-moi."
Et "Salut, adieu."

Elle m'a écrit Céline
"Voyage au bout d'la nuit"
En larmes glycérine
Tout en mélancolie.

L'amour de cette nuit
N'est plus celui d'hier,
Tellement d'hommes dans ma vie,
Tellement d'amour à faire.

Dix-huit ans dix-huit jours
Et un besoin d'amour
A ne plus s'endormir,
A se laisser mourir
Pour n'importe quel homme
D'un pont dans la Garonne,

D'un pont dans Garonne.

Elle a pleuré, gamine,
Avant de s'envoler
Dans un avion de ligne,
Paris-Rome, un aller.

Et comme dans ce vieux film
Où il dit : "T'as d'beaux yeux."
Elle m'a dit "Embrassez-moi."
Et "Salut, adieu."

Elle m'a chanté, divine,
La symphonie des sphères
Des paroles enfantines
Sur une musique à faire.

L'amour de cette nuit
N'est plus celui d'hier,
Tellement d'hommes dans ma vie,
Tellement d'amour à faire.

Dix-huit ans dix-huit jours
Et un besoin d'amour
A ne plus s'endormir,
A se laisser mourir
Pour n'importe quel homme
D'un pont dans Garonne.

Dix-huit ans dix-huit jours
Et un besoin d'amour
A ne plus s'endormir,
A se laisser mourir
Pour n'importe quel homme
D'un pont dans Garonne,
D'un pont de la Garonne.

1965

1965. Je m'souviens d'une chanson
Et de deux anneaux d'or
Que nous portons encore
Et d'un petit garçon.

1965. Je n'me souviens pas bien
Qui de nous deux partait
Et la mort de mon chien.

Quelques années plus tard
On apprenait un soir
Qu'un chêne était brisé,
Qu'il n'avait pas plié,
Qu'il entrait dans l'histoire.

1900, juste après.
Je me souviens très bien
La couleur des volets,
Les parfums du jardin.

1970. Je me souviens d'avril,
Une femme aux yeux clairs,
Un voyage aux enfers,
Une année difficile.

1970, c'est la première fissure,
L'avocat, le Palais,
Et les lettres d'injures.

1976, c'est la mort de mon père
Et cette impression folle
Que ses dernières paroles
N'étaient pas les dernières.

1980 et les années qui suivent,
C'est la fuite en avant,
Le combat délirant
Des plus forts qui survivent.

C'est la fin d'une histoire,
La moitié d'une vie,
Vingt années qui s'égarent
Et les jours que j'oublie.

1965. Je m'souviens d'une chanson
Et de deux anneaux d'or
Que nous portons encore
Et d'un petit garçon.

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